La sécheresse aujourd'hui : causes, conséquences et solutions
Aujourd’hui, plus que jamais, on parle fréquemment à la télévision et dans les journaux, presque partout en Europe, de la sécheresse et du manque d’eau dans l’agriculture. Depuis cette année, ce n’est plus seulement un problème du sud, mais de tout le continent européen, et notamment de la Belgique. Comment un manque d’eau est-il possible si nous en sommes entourés ? Quelle est la cause de ce problème et comment faire pour le résoudre?

Les causes du problème
Avant de parler des causes, nous devons nous poser une autre question :
dans quelle mesure ce phénomène de sécheresse est-il exceptionnel ?
S'agit-il d'un cas anormal et isolé, ou est-il destiné à se répéter ?
Une sécheresse aussi intense en soi pourrait certainement être un événement aléatoire et isolé, comme cela s'est produit dans le passé. Cependant, les modèles climatiques actuels nous montrent qu'au cours des dernières décennies, un certain nombre de conditions se sont développées pour que ces sécheresses deviennent plus fréquentes. De plus entre 2000 et 2019, l'incidence des sécheresses a augmenté de 29%.
Le changement climatique est donc l'un des principaux moteurs du risque de sécheresse, mais comment? Lorsque le climat change et que les équilibres se modifient, tous les cycles et systèmes naturels qui décrivent la manière dont notre planète vit et respire sont altérés, et l'air et l'eau peuvent donc également se comporter de manière inhabituelle. Les scientifiques ont identifié une augmentation de la pression et une hausse de l'air très chaud, deux phénomènes qui font qu’il ne pleut pas. En effet, c’est dû au fait que la haute pression crée une sorte de "mur" qui rend les précipitations moins fréquentes, tandis que les températures élevées permettent à l'air de stocker plus facilement les particules d'eau qui ne précipitent pas pendant de plus longues périodes, cela rend possible une alternance dangereuse de périodes sans précipitations et de périodes durant lesquelles il pleut trop intensément.
Eau potable et utilisable par l'homme
Bien que la terre soit recouverte d'eau à environ 70%, seule une petite partie de celle-ci est exploitable par l'homme. En effet, 97,5% de l'eau est salée et les 2,5% restants sont de l'eau douce (donc hypothétiquement exploitable par l'homme), mais sur ces 2,5%, seul 1,2% est accessible car il provient de lacs, de rivières, etc. et le reste ne nous est pas directement accessible.

Quelle quantité d'eau consommons nous ?
Au cours des 50 dernières années, la quantité d'eau douce que nous utilisons a triplé pour répondre à la demande d'une population en constante augmentation, et devrait encore augmenter de 50% d'ici 2050.

Dès 1987, la Commission mondiale sur l'environnement et le développement nous a prévenus que l'eau était déjà une ressource surexploitée et polluée dans de nombreuses régions du monde. Pourtant, aujourd'hui encore, dans de nombreux pays, la demande dépasse régulièrement "l'approvisionnement durable" et, en moyenne, la moitié de l'eau douce prélevée par l'homme est toujours gaspillée. Mais à quoi sert toute cette eau ? En moyenne, l'agriculture est le secteur le plus gourmand, en effet, 70% de l’eau fraiche exploitée par l’Homme est utilisée pour la culture.

Les conséquences de la sécheresse
Avec la diminution du débit des rivières, la capacité de la mer à pénétrer dans la partie du lit d’une rivière qui n’est pas recouverte d’eau et qui est parsemée de gravier a augmenté ce phénomène, appelé ”Biseau salé” dans le jargon technique, rend l’eau des rivières moins potables pour les humains et inutilisable pour l’irrigation, car la salinité créerait une réserve de substances nocives pour la plante, entraînant sa mort.
Avoir moins de pluie et des rivières au débit plus faible signifie donc irriguer les plantes avec moins de ressources et des coûts toujours plus élevés. Pour contourner le problème des eaux de surface, de nombreux agriculteurs exploitent les eaux profondes qui remontent à la surface par le biais des exsurgence, c’est-à-dire des sources d’eau douce d’origine naturelle dans les zones où les aquifères sont peu profonds. On peut comparer ce phénomène naturel à une baignoire, lorsque nous ouvrons l’eau, elle monte de plus en plus jusqu’à ce qu’elle s’épuise, de la même manière que l’eau des aquifères souterrains remonte à la surface.

Cependant, ce type d’irradiation n’est pas durable car nous ne pouvons pas le faire dans le temps sans réduire progressivement la quantité d'eau dans l'aquifère
Que pouvons nous faire?
La chose la plus importante que nous puissions faire est donc de prendre conscience de l’empreinte hydrique de ce que nous consommons et de réduire l’achat de produits et de biens qui nécessitent beaucoup d’eau.
Le tableau ci-dessous indique la quantité d’eau utilisée pour produire 1 kg de produit.

Cependant, il est important de considérer que toutes les eaux ne sont pas identiques. Il existe en fait une distinction importante entre l’eau verte et l’eau bleue: l’eau verte est de l’eau de pluie fraîche, tandis que l’eau bleue est de l’eau qui est prélevée dans l’approvisionnement en eau. Un exemple de ce qu’il est utile de savoir sur cette différence est que le bœuf a une empreinte hydrique totale plus importante que le porc ou la volaille, mais ces derniers soustraient en moyenne plus d’eau directement de l’approvisionnement en eau que le bœuf. Or, la viande bovine contribue davantage aux émissions de gaz à effet de serre que les autres types de viande, ce qui explique pourquoi l’eau de pluie se fait également de plus en plus rare pendant de plus longues périodes…
Solutions à moyen et long terme
Aujourd’hui, il y a tellement d’idées pour optimiser et réduire la consommation d’eau au niveau de l’ingénierie:
agriculture intelligente: type d’agriculture qui repose sur l’utilisation des nouvelles technologies pour optimiser l’utilisation de l’eau, par exemple au moyen de drones équipés de systèmes qui détectent les données climatiques et hydriques, en surveillant les besoins en eau spécifiques des plantes.

hydroponie: type d’agriculture hors sol qui utilise un système d’irrigation goutte à goutte, permettant de réduire la consommation d’eau de 70% par rapport au système traditionnel.

le dessalement et la purification de l’eau: transformer l’eau de mer en eau potable grâce à des usines de dessalement en éliminant les sels qui y sont présents. Il est encore peu utilisé aujourd’hui car il nécessite beaucoup d’énergie et produit une grande quantité de déchets (saumure).
agriculture régénérative: technique consistant à recouvrir les cultures de paille qui réduit l’évaporation et maintient le sol aussi humide que possible.
Les actions de BeCook! pour lutter contre le gaspillage de l'eau
Chaque jour, l'équipe de BeCook! met tout en œuvre pour économiser l'eau et respecter l'environnement, contribuant ainsi à la lutte contre la pénurie d'eau.
Voici quelques actions que nous faisons pour cela :
utiliser l'eau de pluie pour les toilettes
réduire tout gaspillage d'eau
utiliser une douchette de cuisine qui utilise une très haute pression pour réduire la consommation d'eau par rapport aux autres robinets

douchette de cuisine
Conclusion
Cela dit, il est désormais clair que l’eau devient de plus en plus rare et que nous devons la traiter comme un bien très précieux. Il est donc nécessaire de réduire de plus en plus les déchets et la consommation en général, mais surtout de tenir compte de la quantité d’eau utilisés pour produire les aliments que nous consommons.